Le jeu sur PC a connu en 2024 une progression qui dépasse celle observée sur console. Selon les chiffres de Newzoo, plus de nouveaux joueurs se sont tournés vers le PC que vers les consoles. Cette tendance vient confirmer une bascule lente, mais constante dans les habitudes des joueurs à l’échelle mondiale. Alors que les revenus du marché restent majoritairement portés par les consoles, la croissance du nombre d’utilisateurs sur PC interroge sur les transformations du secteur. En analysant les données publiées, on peut entrevoir plusieurs facteurs susceptibles d’expliquer ce glissement.

Une croissance plus marquée du nombre de joueurs sur PC
En 2024, le nombre de joueurs sur PC a augmenté de 3,9 %, passant de 873,5 millions à 907,5 millions. Sur la même période, les joueurs sur console ont progressé de 2,3 %, atteignant 629,5 millions. Cette différence de rythme marque une rupture nette, d’autant plus que les projections annoncent une poursuite de cette dynamique au moins jusqu’en 2027.
D’après les estimations, le PC devrait atteindre 971,7 millions de joueurs en 2027, contre 698 millions pour les consoles. Cette avance, d’ores et déjà marquée, devrait donc se consolider, portée par une accessibilité technique plus large, une offre de jeux variée et l’absence de génération de matériel obligatoire.
Pourquoi le PC attire-t-il plus de joueurs ?
Plusieurs raisons expliquent cette évolution. D’une part, l’accès aux jeux sur PC ne dépend pas d’un cycle de renouvellement matériel imposé. Contrairement aux consoles, où le passage à une nouvelle génération implique souvent un investissement conséquent, le PC permet une approche plus progressive, avec des configurations évolutives.
D’autre part, l’explosion des jeux en ligne gratuits ou accessibles via des plateformes comme Steam, Epic Games Store ou Roblox a joué un rôle central. Les microtransactions permettent de rentabiliser ces modèles sans forcer à l’achat initial, attirant ainsi un public plus large, notamment parmi les jeunes et les joueurs occasionnels.
Des revenus toujours dominés par les consoles
Malgré une base de joueurs plus importante, le PC reste derrière les consoles en matière de revenus. En 2024, les jeux sur console ont généré 42,8 milliards de dollars contre 37,3 milliards pour le PC. L’écart n’est pas négligeable, mais il s’explique en grande partie par la structure du marché.
Le modèle économique des consoles reste fortement soutenu par les jeux premium. Ceux-ci ont représenté 46 % des revenus en 2024, malgré une baisse de 14 % sur un an. Sur PC, les microtransactions dominent très largement, représentant 58 % des revenus, soit 24,4 milliards de dollars. Le modèle du jeu gratuit à contenu payant semble donc mieux implanté sur ordinateur.
Une perspective de croissance encore soutenue
Les projections de Newzoo indiquent que la croissance du secteur vidéoludique devrait se poursuivre dans les années à venir. En 2025, les revenus globaux sont estimés à 85,2 milliards de dollars, pour atteindre 92 milliards d’ici à 2027. L’arrivée de nouveaux matériels comme la Nintendo Switch 2 ou d’éventuelles consoles d’ici à deux ans pourrait relancer la dynamique côté console, mais le PC semble désormais installé dans une trajectoire de croissance stable.
Pour les éditeurs et les développeurs, ces données soulignent la nécessité d’adapter les modèles économiques et de production aux comportements réels des joueurs. La frontière entre les plateformes s’estompe peu à peu, mais les dynamiques propres à chacune restent bien différenciées.
Le fait que le PC ait attiré plus de nouveaux joueurs que les consoles en 2024 ne traduit pas une crise des machines de salon, mais un basculement des usages. L’adaptabilité du PC, combinée à une offre de jeux large et souvent accessible gratuitement, le rend attractif pour de nombreux profils de joueurs. La croissance future passera sans doute par des modèles hybrides, croisant accessibilité, contenu en ligne et personnalisation de l’expérience. Dans ce contexte, le PC dispose de nombreux atouts pour maintenir sa dynamique dans les années à venir.