Quand on développe un jeu en indépendant, on consacre l’essentiel de son temps à la création : design, code, graphismes, musique, tests… La communication passe souvent après, voire est complètement oubliée. Pourtant, elle est indispensable. Sans visibilité, même un jeu réussi peut rester dans l’ombre. Cet article vise à donner quelques repères simples, mais concrets pour parler de son jeu, attirer une communauté et faciliter la couverture presse.

Partager le développement sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont un canal direct pour parler de son jeu, surtout si l’on partage régulièrement des éléments concrets. Publier des vidéos courtes montrant une fonctionnalité en cours, une animation, ou une séquence de gameplay peut générer beaucoup d’intérêt. Il ne s’agit pas d’avoir une stratégie complexe, mais simplement de donner un aperçu du travail en cours, de manière régulière. Un GIF bien choisi ou une vidéo de dix secondes peut parfois mieux convaincre qu’un long texte.
Parler aussi de son quotidien de développeur aide à créer un lien. Les gens suivent des jeux, mais aussi des personnes. Montrer les coulisses, les questionnements ou les petites victoires rendent la communication plus humaine. C’est ce qui peut faire la différence entre un projet vu comme anonyme, et un jeu que l’on suit parce qu’on s’attache aussi à celui qui le crée. Et c’est souvent ce lien qui favorise les partages, les encouragements, voire les précommandes ou le soutien sur des plateformes comme Patreon ou Kickstarter.
Préparer des informations pour la presse et les influenceurs
En parallèle de la communication “communautaire”, il est important de préparer un minimum de ressources à destination de la presse ou des créateurs de contenu. Un journaliste ou un streamer a besoin d’informations précises pour parler d’un jeu : de quoi il s’agit, qui le développe, quelles sont ses mécaniques, son originalité. Il est donc utile de rédiger une présentation claire, courte, avec les éléments clés : titre du jeu, genre, plateforme, date de sortie prévue, inspirations. Un bon résumé peut tenir en quelques phrases, mais il doit répondre à toutes les questions de base.
Ce type d’information peut être publié sur un site officiel simple ou regroupé dans un communiqué de presse en PDF. L’idéal est d’y inclure aussi quelques visuels (screenshots, logo, portrait du développeur), un lien vers une démo si disponible, et une brève biographie du studio ou du créateur. Même si l’on est seul à développer, donner ce cadre permet de faciliter le travail de ceux qui voudraient relayer le jeu. C’est une aide précieuse pour les journalistes, mais aussi pour des curateurs ou de futurs partenaires.
Collaborer avec des micro-influenceurs
Il n’est pas nécessaire de viser immédiatement les grandes chaînes ou les sites de presse très fréquentés. Travailler avec des micro-influenceurs, qui ont entre quelques centaines et quelques milliers d’abonnés, peut avoir un impact plus direct. Leur communauté est souvent plus engagée, et les échanges sont plus personnels. Un petit créateur de contenu qui apprécie sincèrement un jeu peut générer plus de discussions qu’une grande publication qui le mentionne brièvement.
Le coût est aussi plus faible, voire nul : beaucoup de ces créateurs acceptent de parler d’un jeu s’ils peuvent le tester. Il est donc utile de prévoir une version jouable, même courte ou imparfaite, à partager sur demande. Une démo sur Itch.io ou Steam, ou un accès à une build via un lien privé, permet à ces relais de se faire un avis concret. Leur retour peut aussi nourrir la suite du développement, en plus de créer de la visibilité.
De la difficulté à trouver des informations
Personnellement, j’ai souvent eu du mal à trouver ces informations quand je découvrais un jeu indépendant intéressant. Je voyais une image, un extrait vidéo, mais il manquait le contexte : quel est le gameplay exact ? Est-ce un jeu solo ou multijoueur ? Quelle est la date de sortie ? Parfois, je ne trouvais même pas le nom du développeur, ou alors il fallait fouiller un compte Twitter inactif depuis des mois. C’est frustrant, et cela freine la volonté d’en parler ou de soutenir le projet.
En tant que développeur, je comprends aussi pourquoi c’est difficile. On se concentre sur le jeu, on repousse la communication à plus tard, en se disant qu’on s’y mettra une fois que ce sera “prêt”. Mais il est souvent trop tard. Construire une petite communauté prend du temps, et ce travail peut se faire même quand le jeu est loin d’être terminé. Il ne s’agit pas de tout révéler, mais d’installer une présence régulière, claire, et accessible.
Pour promouvoir un jeu indépendant, il ne suffit pas qu’il soit bon : il faut qu’il soit visible, compréhensible, et humain. Quelques posts bien pensés, une fiche de présentation claire, et un lien avec le développeur font déjà une grande différence. Cela ne demande pas un budget, mais un peu de temps et de régularité. C’est un travail parallèle au développement, mais qui en prolonge l’impact.